Il y avait neuf ans que le Prophète annonçait le Message d’Allah à La Mecque et essayait de guider et de réformer sa communauté, depuis qu’il avait été élu par Allâh pour sa mission. A l’exception de quelques-uns qui s’étaient convertis à l’Islam, ou qui avaient aidé le Prophète sans toutefois partager, foi, les habitants de La Mecque, en général, le persécutaient et voulaient se débarrasser de lui et de ses compagnons. Son oncle, Abû Tâlib, fut l’u de ceux qui l’aidèrent, bien que, pour des raison personnelles, il n’embrassât pas l’Islam.
L’année suivante, à la mort d’Abû Tâlib, le Qurayshites eurent les mains libres et, par conséquent, se remirent à persécuter le Prophète et se compagnons. Or, il se trouvait qu’à Taïf, seconde grande ville du Hijâz, habitaient les Banû Thaqif, un clan puissant par son nombre. Le Prophète s’y rendit dans l’espoir d’obtenir d’eux un asiles se disciples. En arrivant à Taïf, il rendit visite aux trois chefs de clan séparément, révéla à chacun d’eux le message d’Allah et leur demanda d’embrasser l’Islam. Mais, ils refusèrent de l’écouter et chacun d’eux le traita avec orgueil et rudesse.
Le Prophète ne se découragea pas de cette opposition et essaya de s’approcher du petit peuple, mal personne ne voulut l’entendre. Quand il se rendit compte qu’il était inutile de faire d’autres efforts, il décida de quitter la ville. Mais les habitants ne voulurent pas le laisser partir en paix, ils lâchèrent derrière lui les mauvais garçons de la rue pour le siffler, le huer, l’assaillir et le lapider. Il fut frappé de pierres au point que son corps fut couvert de sang et que ses souliers collaient à ses pieds. Quand il fut éloigné de la ville, et qu’il se trouva à l’abri de la populace, il pria ainsi : «ô Allah! à Toi je me plains de la faiblesse de mes forces, demandant des ressources, et de mon insignifiance aux yeux des gens. ô Toi, le Très Miséricordieux, Toi qui es capable de faire preuve de pitié, Tu es le Seigneur des faibles et Tu es aussi mon Seigneur. Dois-Tu me livrer à un ennemi sans pitié, qui froncera les sourcils à ma vue, ou encore à un étranger à qui Tu as donné de l’ascendant sur moi ? Je ne m’en soucie nullement aussi longtemps que j’ai Ta protection. Dans la lumière de Ta face, je cherche la protection – cette lumière qui illumine le ciel, qui repousse toute obscurité, qui contrôle toutes les affaires de ce monde et de l’autre. Fais que jamais je ne doive encourir Ta colère ou que Tu ne sois mécontent de moi. Je dois ôter la cause de Ton mécontentement jusqu’à ce que Tu sois satisfait. Il n’ y a de force et de puissance que par Toi.»
Aussitôt, Jibril apparut devant le Prophète. Il lui dit : «Allah sait tout ce qui s’est passé entre toi et ces gens, et il a envoyé un ange responsable des montagnes pour être à tes ordres.» En disant ces mots, Jibril présenta l’ange au Prophète. L’ange le salua et lui dit : «Ô Prophète d’Allah! Je suis à ton service. Si tu le désires, je peux faire en sorte que ces montagnes qui surplombent la ville se rencontrent, de telle manière que tous les gens qui habitent cette ville soient écrasés. Tu peux aussi suggérer d’autres punitions contre eux.» Le noble et généreux Prophète lui dit ces quelques mots : «Même si ces personnes n’acceptent pas l’Islam, j’espère que, grâce à Allah, il y aura des gens de leur progéniture qui adoreront Allah et Le serviront.»
A nous de prendre exemple de la conduite du Prophète Muhammad Alors qu’ici-bas nous nous efforçons de nous venger pour un rien, le Prophète même après tant de souffrances aux mains de la populace de Taïf, n’a ni maudit ni voulu se venger de cette dernière.